Après un an de consultations, de rencontres et d’échanges dans toute la France, les États Généraux de l’Information ont rendu leur rapport.
L’éducation aux médias occupe la première place des 15 propositions de la synthèse présentée ce 12 septembre au Conseil Économique Social et Environnemental. Nous sommes ravis que notre appel à en faire une priorité ait été entendu. Cette idée était partagée par de nombreux acteurs, Christophe Deloire en tête, dont nous tenons à saluer ici la mémoire.
Parmi les 15 propositions, nous apprécions la volonté de voir renforcé l’enseignement de l’esprit critique, notamment par l’accès aux publications de presse dans l’espace numérique des élèves. Cela permet un lien direct avec des ressources d’information professionnelles de qualité et enrichit le paysage culturel de ce public. Néanmoins, cela ne doit pas empêcher de déployer une éducation aux médias pour toutes les générations.
L’information de qualité dans sa capacité à faire vivre la démocratie, transparaît à travers les 15 propositions. Comme l’a rappelé Bruno Patino, président du comité de pilotage des EGI, elle constitue une richesse individuelle et collective. Nous sommes convaincus qu’il est indispensable d’aider les Français à en mesurer la valeur pour qu’ils souscrivent aux dispositifs de lutte contre la désinformation proposés par les EGI.
Face aux risques d’amalgame des contenus en ligne, le principe d’une identification des influenceurs de l’information nous semble judicieux, dès lors que des critères précis sont définis pour les distinguer des journalistes professionnels. Leurs statuts ne doivent pas être confondus.
Enfin, la redistribution d’une partie de la richesse captée par les plateformes fait écho à notre demande de voir les plateformes financer la lutte contre la désinformation dont elles ont tiré tant de profits. Nous espérons que la mesure aille plus loin en fléchant spécifiquement une partie de la somme redistribuée vers le financement des activités d’éducation aux médias. Tout investissement qui vise à améliorer la formation aux médias ne peut que servir les ambitions dessinées par les EGI.
Plus largement, nous soutenons les propositions qui défendent la bonne santé économique des médias face aux plateformes et qui placent la règle du jeu à l’échelle européenne.
Comme l’a souligné Maria Ressa, prix Nobel de la Paix, en clôture des débats, le travail accompli par les EGI est exemplaire, la France prouve qu’elle est en première ligne de la réflexion sur la liberté de la presse et de protection de la démocratie.
Nous souhaitons vivement que l’esprit du texte -et notamment la part centrale donnée à l’éducation aux médias- se traduise en mesures concrètes. L’APEM est prête à rallier les acteurs de terrain pour défendre ces sujets, nous attendons désormais avec impatience le temps de l’action politique.
L’Association Pour l’Éducation aux Médias.